Cambodge
- Juil. 2018
Dernier pays de notre tour en Asie du Sud Est, le Cambodge possède une histoire récente très forte et encore dans les mémoires des cambodgiens. Nous allons également y découvrir de magnifiques paysages, des plantations dans le sud et les temples d'Angkor, l'une des merveilles d'Asie du Sud-Est.
Arrivée
Le passage de la frontière s'annonce compliqué car très corrompue. Nous ne souhaitons pas verser de pot de vin, ainsi nous nous renseignons beaucoup sur des blogs. La plupart des touristes prennent des bus direct entre le Laos et le Cambodge, n'ont ainsi pas de temps pour négocier les pots de vin à la frontière et se retrouve à payer 10$ de plus que le prix du visa.
Nous partons tôt de Don Det avec le gérant de l'hôtel qui nous emmène pour 15 000 kips vers le village de Nakasong. De là, nous nous éloignons de la ville en marchant vers la Grande Route et nous arrivons à trouver un tuktuk avec qui la discussion est plutôt rapide car il ne veut pas être repéré. Comme cela été convenu, le tuktuk nous emmène pour 50 000kips à 1km de la frontière. Il n'ira pas plus loin car là encore, il a peur d'être vu aidant des touristes à contourner le système et cela peut lui coûter cher.
La première étape est d'obtenir le tampon de sortie du Laos, gratuit normalement mais facturé 2$ ici (ça coûte l'encre dis donc !). Antoine se lance le premier et explique qu'il n'a que 30$ sur lui pour le visa du Cambodge, pas plus. A tour de rôle, nous discutons durant une heure avec le douanier ayant parfois de négocier, parfois de comprendre pourquoi nous devons payer alors que nous n'avons jamais payé jusqu'à maintenant, pourquoi ne peut-il pas nous transmettre d'écrit... Au bout d'un moment, nous discutons de tout sauf du tampon ! Après lui avoir expliqué une nouvelle fois que nous n'avions que 30$ pour le visa, nous sortons des petites coupures de monnaie laotienne (l'équivalent de 0.7$) en lui expliquant qu'à nous deux, nous n'avons rien de plus. Cela l'amène à réfléchir, il doit "en parler avec son patron", puis 10 secondes après (sans avoir parler à son patron), il nous laisser passer moyennant ces 35cts de pot de vin chacun. On échappera pas à la petite leçon de morale : "N'importe quelle personne qui sort de mon pays doit payer 2$ d'accord ? Vous le savez pour la prochaine fois." Oui, monsieur, merci monsieur le Douanier !
La seconde étape est le visa cambodgien. Là ou le premier douanier laotien était aimable et calme quoi que bien irrité par la fait que l'on ne lâchait rien, les douaniers cambodgiens sont beaucoup moins aimables et surtout beaucoup moins calmes. Nous arrivons donc face au guichet et 35$ par personne nous sont demandés (contre 30$ en temps normal). Dès le moment où nous lui disons que l'ambassade cambodgienne nous a indiqué que ça serait 30$, il nous crie "NON 35$". Ça commence bien! Nous lui faisons comprendre que nous n'avons pas 35$, il se ferme donc complètement la discussion en mettant un carton pour fermer son guichet, sort de ce dernier et s'en va se balader. Imaginez un enfant qui boude. Et bien voilà, vous avez la réaction de notre douanier ! Bien évidemment, les autres douaniers ne disent rien, ne répondent à aucune question et agissent comme si nous étions invisibles.
Antoine essaie de le suivre dans sa balade pour essayer de "maintenir la pression" mais il s'éloigne encore plus en prenant son scooter pour aller faire un tour entre les frontières. Deux autres douaniers arrivent alors, nous crient dessus avant même de tenter de parler calmement, nous demandent de payer (toujours en hurlant), puis nous demandent de prendre nos sacs et de les mettre dehors (encore en criant). Eux aussi tentent de nous mettre la pression. Nous n'arrivons à rien, personne ne veut communiquer avec nous sans hurler. Nous tentons donc la même approche que précédemment, à savoir sortir quelques coupures de monnaie laotienne pour leur montrer qu'il ne nous reste que cela. Au début cela ne marche pas tellement, mais un homme civil vient vers nous pour faire l'intermédiaire et nous demande de tout poser sur une table (passeport, paiement, petite monnaie). Nous restons très attentif à ce qu'il fait car son approche était un peu surprenante. Il nous explique lui aussi qu'il ne veut pas blablater, que les douaniers ont perdu patience et ne veulent pas discuter avec nous (on précise qu'ils n'ont JAMAIS voulu discuter avec nous, ils ont uniquement crié depuis le début) et qu'il cherche simplement à nous aider. Il se rend au comptoir avec nos documents et nous obtenons nos visa (30$ + 1$ de pot de vin en petites coupures). Nous comprenons une fois que tout est fini qu'un bus de touristes était en train d'arriver et que les douaniers ne voulaient pas qu'on ralie d'autres personnes à notre cause. Nous avons vu les autres personnes du bus passer la frontière, ils ont payé les 35$ demandés sans discuter et ont été aussi bien reçu que nous donc bon...
De l'autre côté de la frontière, nous prenons un van que nous avions réservé (17$) pour nous rendre à notre premier stop : Kratie.
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Kratie
Située en bord de Mékong, la ville de Kratie n'est pas un stop incontournable du Cambodge, ainsi nous ne rencontrons pas beaucoup de touristes. Notre arrêt ici nous permet de scinder le trajet avant d'atteindre Phnom Pen mais aussi d'arriver suffisamment tôt pour voir le match France-Uruguay. Nous traînons dans la ville, nous baladons sur les bords de fleuve bien aménagés, et profitons des couchés de soleil sur les bords du Mékong, mais le temps n'est pas de notre côté, il pleut sans arrêt.
Nous n'allons donc pas voir les dauphins de l'Irriwaddy, espèce en voie d'extinction dont une colonie réside 10km au nord de la ville. De plus, les tours organisés utilisent les moteurs des bateau pour ramener les dauphins vers la berge, au risque de les blesser ou les déranger.
Nous repartons donc le surlendemain vers la capitale Phnom Pen (7$) via des routes traversant la campagne cambodgienne et longeant presque la frontière vietnamienne (où nous aurions aimé retourner pour déjeuner !).
Phnom Pen
Nous arrivons à PP en fin de journée et prenons un tuktuk pour rejoindre notre auberge. L'application PassApp nous permet de commander des voitures/tuktuk au même prix que les locaux, très pratique pour des petits budgets comme nous !
Dans la capitale, nous prenons le temps de nous balader autour du marché centrale avec notamment le temple Wat Phnom situé sur un petit mont, le Wat Ounalom, le palais royal et le musée national du Cambodge. Nous ne visitons pas ces deux derniers monuments car le palais royal est moins impressionnant que celui de Bangkok et ne souhaitons pas payer les 10$ d'entrée. Nous nous promenons également le long du Mékong, PP est l'une des capitale les plus plaisantes dans en Asie du Sud-Est avec ses cafés, restaurants et berges aménagées.
Pour comprendre l'histoire du Cambodge, notamment ce dernier demi-siècle, nous nous rendons au musée du génocide de Tuol Sleng, ancienne prison S-21. Le Cambodge a subit un génocide entre les années 1975 et 1979 avec la prise de pouvoir du régime des Khmer Rouge, dont le dirigeant le plus connu est Pol Pot. La visite de la prison (dont on disait à l'époque que les gens y entraient mais n'en sortaient pas) est une vraie claque. Nous ne sommes pas vraiment intéressés par les musées en temps normal mais celui-ci est incroyable. Les audioguides fournis sur place permettent d'entendre l'histoire du Cambodge, des témoignages et les faits précis qui se sont déroulés entre ces murs et dans l'ensemble du Cambodge. Les procès des dirigeants Khmer Rouge sont toujours en cours et des extraits de témoignages lors des procès peuvent être écouté pendant la visite. L'idéologie de ce régime était de couper le Cambodge du monde et de la mondialisation néfaste. Les personnes éduquées ou ayant des moyens d'avoir accès à la connaissance (sachant lire, écrire,...) étaient des dangers potentiels. Les villes ont été vidées, les personnes ont été envoyé pour travailler dans les champs et produire des quantités impossibles de riz alors qu'ils n'avaient jamais mis un pied dans un champs auparavant, les personnes à lunettes ou parlant d'autres langues ont été maltraitées...
Nous n'allons pas décrire l'ensemble des atrocités commises lors de cette période mais cette visite nous a marquée. La visite de la prison peut être couplée avec la visite des killing fields (champs dans lesquels été exécutés les ennemies du régime), cependant cela peut faire doublons et nous avons donc décidé de ne pas y aller.
Nous avons beaucoup parlé avec les personnes de notre hôtel. La politique du pays étant un sujet très tabou, nous avons eu la chance de pouvoir en parler avec un local. Dans ce pays très corrompu dans lequel la dictature est déguisée, ce Cambodgien nous a expliqué que les gens voulaient voir les choses changées, qu'ils souhaitaient voir une nouvelle personne au pouvoir mais malheureusement, les locaux ne font rien de peur de représailles. Les prochaines élections sont prévues le 29 juillet 2018 et tout le monde connait malheureusement déjà le résultat des votes.
Nous partons un matin vers Kampot (8$), ville du sud avec pour ambition de tout connaitre sur le poivre !






Kampot
Ville située au sud du Cambodge, Kampot est réputée pour son poivre de renommée mondiale. Le temps n'est pas avec nous durant ces cinq jours sur place, ainsi nous passons la plupart de notre temps à traîner dans la ville, ayant de passer entre les gouttes de pluie.
La seule visite que nous faisons sur place est à "La Plantation", une plantation de poivre située à une demi heure de Kampot. Nous sommes pris en charge à notre hôtel directement par une voiture de la plantation (7$) car les routes ne sont pas vraiment accessibles en scooter avec toute cette pluie.
Nous arrivons sur place vers 10h30, après quelques minutes d'attente, un guide nous prend en charge ainsi qu'une demie douzaine de personne. Il nous explique l'histoire de la plantation, le processus de fabrication du poivre et les différentes sortes de poivre cultivées ici. Nous goûtons ensuite l'ensemble des poivre, expérience assez compliquée finalement car même si certains poivres sont marinés, c'est relevé et ça pique ! Nous partons ensuite visiter les plantations puis nous déjeunons sur place un délicieux poulet rôti, sauce au poivre évidemment !
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Nous regardons la finale de la Coupe du Monde dans un bar du centre ville, avec des quarantaines d'australiens, d'anglais ou encore de néerlandais acquis à la cause de la Croatie... Ambiance !!!
Nous scindons le trajet jusqu'à Battambang en deux, mini van jusqu’à PP (7$) puis mini van (Mékong express - 10$) jusqu’à Battambang. Nous avions lu que les trajets directs n'étaient pas confortables car les touristes étaient répartis dans des bus locaux dans lesquels votre bagage finit bien souvent sous vos pieds, sur vos genoux ou sur le toit à la pluie.






Battambang
Nous arrivons en fin de journée à Battambang après 14h dans les transports, la ville semble déserte. Nous nous rendrons compte qu'une partie de la ville est active la nuit mais l'endroit où nous logeons ne l'est pas du tout et ce n'est pas plus mal pour le calme ! Nous profitons d'un dîner dans un petit restaurant local pour y réserver un cours de cuisine le lendemain (10$). Nous nous rendons donc à 8h45 sur place pour découvrir comment préparer des plats typiques cambodgiens.
Nous débutons la matinée en allant au marché. A 9h du matin, c'est un moment assez difficile après le petit-déjeuner avec les odeurs diverses et variées dont : fruits, légumes, poissons, fruits de mer, serpents, poules, oies, canards, bœuf, porc, grenouilles, escargots, chiens... Tout ça étant bien évident mort ou vivant sur les étalages. Suite au marché, nous partons réaliser les cours de cuisine : rouleaux de printemps, bœuf lok lak, poisson amok. De vrais petits chefs !
Le second jour nous partons en tuktuk (10$) au sud de Battambang pour observer les chauves souris sortir de leur grotte vers 18h. Près d'un million de chauve souris logent dans la grotte où nous nous rendons. Elle sont essentielles à la population locale car elle mange les insectes dans les plantations de riz. Le spectacle est assez surprenant !
Nous partons un matin vers Siem Reap (6$) la dernière destination de notre voyage au Cambodge et l'avant dernier stop en Asie du Sud-Est (nous quittons l'Asie depuis Bangkok).





Siem Reap
Principale ville touristique du Cambodge, Siem Reap doit sa renommée aux temples d'Angkor situés à quelques kilomètres au nord de la ville. Nous restons 8 jours sur place puisque nous souhaitons nous reposer un peu et profiter du fait que les billets pour les temples accordent trois jours de visite répartis sur une semaine. Cela nous permet donc de gérer nos visites en fonction de la météo ce qui n'est pas plus mal en cette saison des pluies !
Nous profitons du temps que nous avons pour nous balader dans Siem Reap, ville très touristique. Nous nous rendons aux différents marchés de nuit pour acheter une dernière fois des vêtements bon marchés ou autres petits souvenirs. Nous nous rendons à Pub Street, remplie de vendeurs ambulants, de bars, de restaurants et d'occidentaux !
Nous ne souhaitons pas commencer les visites le week-end, nous nous rendons donc seulement au kiosque qui délivre les billets pour être près le lendemain matin (62$ pour trois jours répartis sur 10 jours). Pour la première journée de visite nous nous levons à 4h. Un tuktuk (15$ la journée) nous récupère et nous emmène au temple d'Angkor Wat pour le lever de soleil. Malheureusement, le ciel est couvert et les couleurs ne sont pas au rendez-vous. Nous décidons de ne pas aller visiter le temple au lever du soleil pour être à contre courant des foules et nous rendons donc à Angkor Thom.
Angkor Thom est la plus grande citée fortifiée du coin. Il s'agit d'une ville dans la ville. Nous commençons la visite par son centre : le Bayon, "le temple aux mille visages". Ce temple assez atypique se compose de 54 tours ornées de 216 visages monumentaux. L'histoire raconte que ces visages veillaient sur les 54 provinces de l'empire Khmer au XII ème siècle. Le site n'ouvrant qu'à 7h30 nous nous promenons aux alentours avant de le visiter. Nous filons ensuite au temple du Ta Prohm qui servit de décor au film Lara croft - Tomb Raider. Le site est magnifique et différents des autres puisque la végétation y a repris ses droits et de majestueux arbres poussent sur et le long des ruines.
Le temple de Banteay Kdei est le suivant sur notre liste, il fait face au Sra Srang, le bassin d'ablutions qui étaient réservés au roi et à ses épouses. Nous finissons notre tour journalier par le commencement : Angkor Wat. Nous y arrivons plus tôt que prévu, vers 10h30 et nous rencontrons donc encore les touristes n'ayant par réussi à se lever ce matin. L'idéal serait de le visiter entre 11h et 14h a priori. L'endroit est très vaste, il s'agit du plus grand édifice religieux du monde et est sensé représenter le mont Meru, la montagne mythique considérée comme la demeure des dieux dans la religion hindoue. La foule est bien présente même si les énormes cars de touristes sont déjà partis. Cependant, le site étant très vaste, il permet de faire de belles photos. Pour monter en haut du temple central, il faut cependant faire la queue car seules 100 personnes sont autorisées en haut dans un soucis de préservation du temple. Pas d'inquiétude, la rotation des gens se fait rapidement !





















Notre second jour de visite, nous entamons la grande boucle en visitant des temples un peu moins visités (quoique...). Le lever de soleil s'annonçant encore moyen, nous partons plus tard et un tuktuk vient donc nous récupérer à notre hôtel à 7h du matin (18$ la journée). Nous commençons par le temple Pre Rup, très calme (nous sommes 5 sur place), plutôt grand, bien conservé et au sommet duquel la vue est dégagée. Puis nous enchaînons avec les différents temples de la boucle : East Mebon, Ta Som, Neak Pean au milieu du lac et enfin le grand Preah Khan et ses entrées majestueuses. Nous avons de la chance car le ciel bleu fait son apparition avec le soleil ce qui donne aux temples des couleurs sublimes ! En revanche, pour nous, petits être humains, ça tape !
Nous retournons ensuite à Angkor Thom afin de visiter les temples que nous avions passé le 1er jour de visite à savoir la Terrasse des éléphants, La Terrasse du Roi Lépreux et monter au sommet du Baphuon. Pour ce dernier, la montée est sportive avec toutes ces marches pentues en plein soleil mais l'arrivée au sommet (avec la petite brise fraiche) vaut le déplacement. Nous terminons notre journée en montant à pied au Phnom Bakheng. Malheureusement, bien que la vue soit plutôt jolie au sommet, le temple est en renovation. Nous terminons ainsi notre journée en retournant à l'hôtel, à la climatisation de notre chambre !
Nous avions envisagé d'aller voir un coucher de soleil à Angkor Wat, mais en cette période, aucun soir n'aura eu de ciel dégagé pour assister à un beau coucher de soleil. Cela nous a permis de visiter plus de restaurants !
Notre étape à Siem Reap nous a également permis de découvrir un peu plus les spécialités locales et de tester notamment le scorpion fris ! A force de voir tous ces insectes (serpents, criquets, cafard,...) cuisinés, nous ne pouvions pas quitter l'Asie sans tester ! Notre retour d'expérience ? On va s'en tenir aux classiques (poulet, bœuf, poisson) parce que les insectes ne sont pas vraiment à notre goût ! Beurk !
Nous prenons un transport un matin à 6h à destination de Poipet (7$), la ville frontalière avec la Thaïlande afin de retourner à Bangkok d'où nous décollerons pour la Russie, dernière étape de notre voyage !
La frontière se passe sans soucis, le bureau des départs du Cambodge se trouvant au niveau du rond-point, le bureau d'entrée en Thaïlande plus loin sur la route. Pas de pot de vin à verser aux douaniers !
Une fois les formalités faites, plusieurs options :
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le train : deux par jours à 6h30 et 13h55, il mettent 6/7h mais les retards rendent cette option peu intéressante,
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les bus : plusieurs par jour, mais aucun entre 9h30 et 13h30. Ils mettent 5h30 et coûtent 245B + 80B pour rallier la station de bus,
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les mini bus : à la sortie de la frontière, départs toute les trente minutes, trajet de 4h pour 300B). Nous optons pour cette solution car nous passons la frontière à 9h15
L'arrivée se fait à Phaya Thai, la station de métro qui relie le centre ville à l'aéroport.
Nous allons passer deux jours à Bangkok avant de prendre notre avion direction Irkoutsk (Bus S1 entre le centre ville et l'aéroport : 60B).








